Les avancées de la médecine personnalisée
Réalisé pour le Temps. Photo de Accuray sur Unsplash.
La médecine personnalisée, annoncée comme une révolution, affiche aujourd’hui des résultats concrets. En Suisse, la Swiss Personalized Health Network (SPHN) concentre désormais ses efforts sur quatre priorités: l’oncologie, la pédiatrie, les soins intensifs et, plus surprenant, la médecine inutile. L’objectif de cette dernière est d’«identifier les examens et les traitements dont l’efficacité reste limitée, pour réduire les coûts et améliorer la pertinence et la qualité des soins», précise Antoine Geissbühler, membre du Comité directeur de la SPHN.
L’oncologie est sans conteste la discipline la plus avancée en la matière. Grâce aux progrès en thérapies cellulaires et en immunothérapie, les traitements renforcent le système immunitaire des patients afin qu’il puisse combattre le cancer de façon ciblée. «Avec les thérapies cellulaires, ce sont le plus souvent les propres cellules du patient qui sont nécessaires, ce qui représente le traitement personnalisé par excellence, le patient apportant une partie de son médicament», explique Nicolas Mach, oncologue aux HUG, «et les thérapies ciblées utilisent le profil génétique des tumeurs pour identifier les mutations spécifiques et sélectionner les traitements les plus adaptés».
Les soins intensifs génèrent énormément de données, car les patients y sont analysés sous tous les angles. La médecine personnalisée aide à y voir plus clair en intégrant l’ensemble des données traditionnelles et des nouvelles technologies. Par exemple, les tests génétiques de détection des maladies génétiques ou rares peuvent êtes cruciaux. «Ces tests sont utiles pour les personnes qui sont aux soins intensifs pour des causes non identifiées, notamment en pédiatrie. Ils permettent souvent de poser un diagnostic et d’appliquer un traitement. Même s’il n’en existe pas, l’analyse peut aider à la prise de décisions, comme l’arrêt des soins», complète Jacques Fellay, expert en génomique au CHUV et à l’EPFL.
Mais les applications de la médecine personnalisée s’étendent au-delà des axes de développement de la SPHN. La pharmacogénomique en est un bel exemple. «Nous ne savons pas toujours prescrire le bon médicament au bon moment et, pour cela, la génomique ouvre des perspectives importantes», souligne Jacques Fellay. Elle permet par exemple d’ajuster les doses de médicaments aux profils génétiques des patients, ce qui réduit les effets secondaires. Cette méthode se révèle particulièrement utile dans le traitement des troubles psychiatriques et des maladies cardiovasculaires.
Utilisée encore majoritairement au stade de la recherche, la médecine personnalisée continue d’avancer et de transformer les pratiques médicales.